Les jours de pluie ont aussi du bon, je viens de visionner un des rares films de Woody Allen que je ne connaissais pas (non pas Zélig bien sur mais la veine policière de Woody avec le rêve de Cassandre).
Quel que soit le sujet qu'il aborde, on sort toujours heureux de la projection d'un W.A., que l'on soit dans une intrigue, une comédie où des réflexions plus profondes sur le couple, la famille où le mysticisme.
Oui il y a une veine mystique chez Woody Allen, sérieuse dans "comédie érotique d'une nuit d'été" où l'auteur oppose l'intellectuel cartésien qui se doit de tout expliquer et les forces de la nature qui finiront par avoir raison de lui ou de pure comédie quand le personnage joué par le cinéaste nous gratifie dans sa recherche d'une religion qui lui convienne (je suis parti du mauvais pied avec mon propre truc!) de cette réplique culte: "j'ai essayé Nietsche et le mythe de l'éternel retour.... mais ça veut dire que je vais devoir me retaper Holiday on ice!!!)
Ma première rencontre avec le cinéma de Woody Allen date des années 70 lorsque j'ai visionné Annie Hall, je découvrais un monde sous la conduite de Diane Keaton et lorsque Woody éternua dans la boite de cocaïne lors d'une soirée intello à NY, celà acheva de faire de moi un afficionado du maître de l'humour juif New-yorkais. Je retrouvais cet univers dans Manhattan (pour moi c'est le top) puis dans Hannah et ses soeurs.
Aucun des films de Woody Allen ne passe sans laisser une image une réplique une phrase que l'on n'oublie plus.
Parlant d'un orchestre de "rock metal" "ne restons pas là, à la fin du morceau ils vont prendre des otages
ou encore sortant d'un concert "lorsque j'entends trop de Wagner j'ai envie d'envahir la Pologne"
On ne finirait pas d'égrener ses morceaux de bravoure et chaque film en apporte son lot
Mais Woody Allen, c'est aussi un cinéma plus intime dans le sillage de son maitre Ingmar Bergman et c'est alors la poésie d'Alice, ou de September
Woody Allen tout au long de ses 45 films a exploré de nombreux univers mais toujours avec une légèreté qui enchante et je voudrai citer particulièrement trois films comme trois OVNI qui peut-être sont les plus personnels:
Zélig bien sur le double de tous puisque caméléon mais d'abord de Woody lui-même,
Accords et désaccords qui nous rend l'amour du jazz du cinéaste en nous racontant la vie du meilleur guitariste de jazz au monde (sauf peut-être un gitan en Europe...................)
Et enfin le rêve de tout amoureux du cinéma: entrer dans la toile pour vivre dans un film comme Mia Farrow dans "la rose pourpre du Caire"
J'allais oublier un dernier chef d'oeuvre (on se peut plus s'arrêter avec Woody) le premier film "européen" de W.A. en ce sens que par delà les questions existentielles habituelles il approche le thème de l'holocauste. Il s'agit de "stardust mémories"
Un film de Woody Allen décidemment, et pour paraphraser une chanson des années 60, c'est "1 h 35 de bonheur"
Quelques citations du Maître pour la route et en attendant son prochain opus:
-je ne crois pas en l'au-delà mais j'emmènerais quand même des sous-vêtements de rechange
-et si tout n'était qu'illusion, que rien n'existait? dans ce cas j'aurais vraiment payé mon tapis trop cher
-l'éternité c'est long, surtout vers la fin
Aller courage! demain il fera jour