Nous sommes en Bavière dans le sud de l'Allemagne en direction de Berlin.
Comme pour les hommes on peut dire que certaines villes n'ont pas de chance. Prenons Vichy cette charmante bourgade thermale, il a suffit que Pétain et Laval en fassent la capitale de la zone dite libre en 1940 pour que l'opprobre s'abatte sur cette cité(encore aujourd'hui vichyssois n'est pas un compliment). Et bien c'est un peu le cas de Sigmaringen où nous sommes aujourd'hui. Les deux mêmes suivis par toute la collaboration s'y sont réfugiés en 1945 devant l'avance des armées alliées donnant lieu à un des épisodes les plus bouffons de la seconde guerre mondiale. Et voila un village doté du superbe château de la glorieuse famille des Hohenzollern contraint d'héberger quelques mois des fantoches qui rêvaient d'un retour triomphal en France alors même que les alliés étaient sur les bords du Rhin. Certains étaient plus lucides ou plus cyniques: Louis Ferdinand Celine ne se faisait aucune illusion et jugeait sans pitié ses "co-réfugiés".(lis "d'un château l'autre", c'est édifiant). Lui au moins savait ce qu'il faisait là:" On voulait m'étriper à Paris parce que je représentais l'antijuif, le fasciste, le salaud, l'ordure, le prophète du mal"
Oh que oui! sa motivation était claire...la trouille.
Il reste que les Hohenzollern ont très vite repris possession de leur beau chateau et que cette famille que je ne connais que très peu a droit à toute notre sympathie ne serait-ce que parce qu'un de leurs ancètres a su renoncer au trône d'empereur d'Allemagne pour profiter de sa belle Bavière.
Allez courage! demain il fera jour
(photos kheper)